Succession internationale : quelle démarches et quelle fiscalité ?
Successions Internationales : Navigation Juridique et Fiscale
Lorsque le défunt, les biens immobiliers, ou les héritiers ont des points d'ancrage dans différents pays, la succession prend une dimension internationale, compliquant le processus successoral. Que le défunt résidait hors France avec des biens dans l'Hexagone, ou que les héritiers vivent éloignés des biens français à hériter, les enjeux s'accumulent.
Face à ces défis, dont la détermination de la loi applicable - loi du pays où se situe l'immeuble pour les biens immobiliers, et loi de la dernière résidence du défunt pour les mobiliers -, il est essentiel de maîtriser les règles. Cela évite les erreurs et contentieux, en matière d'identification des héritiers, de leurs droits, et de fiscalité.
Notre exploration vous éclaire sur les démarches administratives, l'impact fiscal spécifique aux successions internationales, et les approches pour optimiser la fiscalité et planifier la succession à l'échelle mondiale.
Guide Complet : Naviguer dans les eaux complexes de la Succession Internationale
Déterminer le Régime Successoral en Vigueur
Une des premières et des plus importantes démarches à entreprendre dans le cadre d'une succession internationale est l'identification de la loi applicable.
Cette étape est capitale pour définir qui sont les héritiers légitimes et quelles sont leurs parts. Habituellement, c'est la loi du dernier domicile habituel du défunt qui s'applique. Cependant, si le défunt a fait un choix déclaré dans son testament en faveur de la loi de son pays d'origine, cette dernière prévaut.
Il est important de noter que pour ce qui est des biens immobiliers, ils suivent la loi du pays où ils se situent, et pour les biens mobiliers, la loi du dernier domicile du défunt est appliquée.
Ce principe assure une résolution sans accroc des conflits de juridictions et assure que la succession est réglée de manière fidèle à la volonté du défunt.
Collectionner les Documents Essentiels
La récolte des documents nécessaires constitue une phase déterminante du processus de succession internationale. Il est exigé des héritiers qu'ils compilent une variété de documents, parmi lesquels les actes de naissance et de mariage, le testament du défunt (le cas échéant), les certificats de décès et tout document pertinent relatif aux biens du défunt.
Un certificat d'héritier ou une attestation successorale peut être nécessaire pour attester de la qualité d’héritier.
Ces documents sont en général obtenus auprès des autorités compétentes du pays où la succession est ouverte. Dans le contexte de l'Union européenne, le certificat successoral européen peut s'avérer extrêmement utile, car il est reconnu et a le même effet dans tous les pays membres, évitant ainsi des procédures complémentaires.
L'Implication des Autorités Locales et Consulaires
Dans le dédale de la succession internationale, les autorités locales et consulaires tiennent un rôle fondamental.
Pour régler la succession, les héritiers peuvent avoir à se tourner vers les tribunaux ou les notaires du pays où le défunt avait sa dernière résidence. Au sein de l'Union européenne, les héritiers ont également la possibilité d'adresser l'affaire devant les tribunaux du pays d'origine du défunt si un tel choix a été explicitement exprimé dans son testament et que toutes les parties y consentent.
Les administrations consulaires offrent aussi un soutien inestimable, en aidant notamment à rassembler les documents nécessaires ou en facilitant la communication entre les différentes parties localisées dans divers pays. Par ailleurs, dans l'UE, la reconnaissance et l'exécution des décisions judiciaires se voient simplifiées grâce à l'uniformité des règlements, fluidifiant ainsi la démarche pour les héritiers.
N'hésitez pas à prendre rdv pour bénéficier de nos conseils.
La fiscalité de la succession internationale
La compréhension de la fiscalité applicable
Dans le cadre d'une succession impliquant plusieurs pays, le calcul de la fiscalité devient un enjeu majeur. Cette détermination est influencée par des éléments tels que le domicile fiscal du défunt ainsi que l'emplacement des biens.
Généralement, on applique le principe de territorialité selon lequel les biens immobiliers sont taxés dans le pays où ils sont localisés, tandis que les biens mobiliers suivent la législation fiscale du pays de résidence du défunt. En France, si le défunt était domicilié fiscalement en France, les héritiers paient des impôts sur l'ensemble de l'héritage perçu, peu importe la localisation des biens. A l'inverse, si le défunt vivait à l'étranger mais que les héritiers résident en France et qu'ils y ont vécu plus de cinq ans sur les dix dernières années, ils seront également taxés sur l'intégralité des biens, y compris ceux situés hors de France.
L'influence des conventions fiscales
Les conventions fiscales internationales se révèlent essentielles pour prévenir la double imposition lors des successions internationales.
Elles permettent de déterminer quel pays a le droit de taxer en se basant sur la résidence fiscale du défunt et sur l'emplacement des biens. Par exemple, une convention peut stipuler que seul le pays où se trouve un bien immobilier peut l'imposer, alors que les biens mobiliers sont taxés dans le pays de résidence du défunt. Ces accords internationaux proposent souvent des dispositifs pour éviter la double taxation, comme la méthode du crédit d'impôt ou celle de répartition exclusive.
La méthode du crédit d'impôt offre la possibilité de soustraire les impôts payés à l'étranger des impôts dus dans le pays de résidence fiscale, tandis que la méthode de répartition exclusive limite l'imposition de certains biens à un seul pays.
Particularités de la fiscalité dans des juridictions clés (ex. USA, France, Royaume-Uni)
En France, la gestion de la fiscalité des successions internationales est guidée à la fois par les accords internationaux et par la législation nationale. En l'absence d'accord, les principes du droit interne prennent le dessus, ce qui peut conduire à des situations de double imposition. Le pays s'est doté de conventions avec une quarantaine d'États, facilitant la détermination des droits d'imposition et l'évitement de la double taxation.
USA La situation aux États-Unis se caractérise par sa complexité, les règles variant fortement d'un État à l'autre. Bien que des conventions existent pour prévenir la double imposition, leur application peut différer sensiblement. Les biens immobiliers sur le sol américain sont notamment sujet à l'imposition à la fois par l’autorité fédérale et par l’État où le bien se trouve.
Royaume-Uni La fiscalité des successions au Royaume-Uni est déterminée par la résidence fiscale du défunt et l'emplacement des biens. Le pays dispose d'accords avec plusieurs États pour limiter la double imposition. Les biens situés sur le territoire britannique sont taxés localement, tandis que ceux à l'étranger suivent la législation du pays de localisation, excepté en cas de stipulation contraire dans une convention fiscale.
Besoin de conseils sur mesure pour votre situation ? Plus de 250 clients nous ont fait confiance pour optimiser leur patrimoine et sécuriser leurs démarches juridiques. Profitez vous aussi d’une première consultation gratuite.
Stratégies avancées pour l'optimisation fiscale et la gestion de succession à l'international
Déterminer la loi applicable à votre succession
La sélection de la loi régissant votre succession est un pivot important dans la planification d'une succession internationale. Habituellement, la législation du dernier domicile du défunt prévaut, toutefois, il est possible de privilégier la loi de sa nationalité via testament.
Cette alternative peut significativement influencer la fiscalité et la répartition des biens. Opter pour la loi de la nationalité pourrait par exemple contourner certaines limitations ou taxes spécifiques au pays de résidence.
Il est primordial d'analyser les accords fiscaux et les dispositifs légaux successeurs des territoires concernés pour une organisation optimale.
Organisation patrimoniale pour une fiscalité optimisée
Le montage des actifs dans une perspective de réduction fiscale joue un rôle essentiel dans le cadre d'une succession internationale. Des approches comme la donation de la nue-propriété, l'adaptation du régime matrimonial, ou la souscription à des assurances-vie se révèlent particulièrement bénéfiques.
À titre d'exemple, la donation de la nue-propriété d'un bien immobilier en France, tout en conservant l'usufruit, facilite le transfert de ce dernier au nu-propriétaire à votre décès, ce qui optimise la fiscalité à prévoir.
Les assurances-vie, en outre, permettent de léguer des capitaux exempts de droits de succession. Le dispositif Dutreil rend possible la transmission d'une entreprise familiale avec une réduction considérable des droits dus, avantage non négligeable pour les affaires familiales.
La consultation d'un expert, une étape incontournable
La complexité inhérente aux successions transfrontalières rend indispensable le recours à un conseiller spécialisé en droit et fiscalité internationale. Ces professionnels sont capables de vous orienter à travers le maillage législatif et fiscal de différents pays, d'éviter les cas de double imposition et de peaufiner votre planning successoral.
Un juriste expert en successions internationales peut vous éclairer sur des stratégies de transmission adaptées et vous informer sur la conformité d’utilisation de trusts et d’assurances-vie vis-à-vis des normes fiscales internationales.
Ils sont également en mesure de prendre en charge les démarches déclaratives auprès des administrations fiscales, tant françaises qu'étrangères, ainsi que de valider le dénouement de la succession, en accord avec les estimations de valeur et les obligations fiscales, comme l'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) en France.
Besoin de conseils sur mesure pour votre situation ? Plus de 250 clients nous ont fait confiance pour optimiser leur patrimoine et sécuriser leurs démarches juridiques. Profitez vous aussi d’une première consultation gratuite.
Conclusion
Gérer une succession qui dépasse les frontières nationales est un défi de taille, qui requiert une compréhension approfondie et un soin particulier. Les règles civiles et fiscales interviennent de manière simultanée, rendant essentiel l'identification de la loi successorale pertinente et la navigation habile à travers les méandres de la fiscalité internationale pour esquiver les pièges de la double imposition.
En France, par exemple, le traitement fiscal de la succession varie en fonction du dernier domicile fiscal du défunt. Ainsi, si le défunt résidait fiscalement en France, l'ensemble de ses actifs, qu'ils soient meubles ou immeubles, sont taxés. Pourtant, si son lieu de résidence n'était pas la France, seuls les biens situés sur le territoire français sont concernés par cette imposition.
Des stratégies d'allègement fiscal, à l'instar de la donation de la nue-propriété des biens immobiliers, l'ajustement du régime matrimonial, ou encore la mise en place de contrats d'assurance-vie, peuvent alléger de façon significative la charge fiscale. L'expertise d'un professionnel spécialisé en droit et fiscalité internationale s'avère indispensable pour concevoir et mettre en œuvre ces stratégies, assurant ainsi une gestion optimale et conforme aux normes législatives en vigueur.
L'ampleur et la complexité des successions internationales ne doivent pas vous dissuader. Prendre les devants, en faisant appel à un conseiller juridique compétent et en élaborant avec soin votre planification successorale, vous permettra de sécuriser votre patrimoine et de veiller aux intérêts de vos héritiers.
Pour bénéficier de conseils personnalisés et adaptés à votre situation, prenez rendez-vous.
Pour aller plus loin, consultez mon guide sur la transmission de patrimoine, ou lisez les articles suivants :
- Optimiser la donation de ses biens immobiliers à son enfant ;
- Procéder à la donation d’un bien immobilier de son vivant ;
- Tout savoir sur la donation de parts d’une SCI ;
- Ce qu’il faut savoir sur les frais de donation ;
- Comment faire la donation d’un terrain ;
- Réaliser une donation entre époux ;
FAQ
La gestion d'une succession internationale : Comment ça fonctionne ?
Dans l'Union Européenne, une succession internationale est organisée sous l'égide du Règlement (UE) N° 650/2012. Cet ensemble législatif définit principalement que le droit applicable et la juridiction compétente sont déterminés selon le lieu de résidence habituelle du défunt avant son décès. Les héritiers ont la faculté de préférer le droit du pays de leur nationalité, à condition d'un choix explicitement formulé.
Le Certificat européen de succession (CES) est un instrument simplifiant la reconnaissance des droits des héritiers dans l'ensemble des États membres, sans nécessiter de procédures additionnelles. Néanmoins, il est à noter que le Danemark et l'Irlande demeurent hors du champ d'application de ce règlement, s'appuyant sur leurs législations nationales propres.
Quel est le droit applicable pour une succession qui dépasse les frontières ?
Dans le cadre d'une succession ayant des liens transnationaux, le droit normalement applicable est celui de l'État où le défunt avait son lieu de résidence habituelle au moment de son décès, conformément au règlement (UE) n° 650/2012. Il est toutefois possible pour le défunt d'avoir préalablement désigné le droit de son pays de nationalité comme applicable à sa succession, pourvu que cette décision soit clairement exprimée dans une disposition testamentaire ou équivalent.
La procédure de récupération d'un héritage international : Quels sont les étapes ?
Pour revendiquer un héritage à l'international, le premier pas consiste à identifier précisément les actifs concernés, tels que les propriétés immobilières, les comptes en banque ou encore les portefeuilles d'investissements. La consultation d'un avocat spécialisé en successions internationales peut s'avérer essentiel pour manœuvrer à travers les lois et régulations locales.
Il est essentiel de rassembler tous les documents nécessaires, incluant le testament et le certificat de décès, en s'assurant de leur conformité avec les exigences légales du pays concerné. La déclaration d'un héritage obtenu à l'étranger suit une procédure spécifique et doit être effectuée auprès des autorités fiscales compétentes dans les délais impartis, afin d'optimiser la situation fiscale de l'héritage et d'éviter d'éventuelles doubles impositions.
Comment procède-t-on à la déclaration d'un héritage provenant de l'étranger ?
Lorsqu'il s'agit de déclarer un héritage obtenu de l'étranger, en particulier en France, les héritiers doivent soumettre une déclaration de succession dans un délai maximal de 12 mois suivant le décès, si celui-ci a résidé hors du territoire français. Cette démarche administrative est à réaliser auprès du service des impôts des non-résidents.
Il est capital d'identifier avec précision la législation applicable, généralement celle du dernier domicile du défunt, ou celle d'un État avec lequel il avait des liens particulièrement forts, pour une meilleure gestion des obligations fiscales et légales liées à l'héritage.
Gagner plus sans travailler plus ?
C'est possible !
Une stratégie fiscale et patrimoniale sur-mesure qui vous profite au niveau professionnel et personnel.
Plus de 200 dirigeants, entrepreneurs & libéraux m'ont déjà fait confiance !