Freelance & Indépendants : quelles solutions pour de l’optimisation fiscale ?
Cet article s'adresse aux freelances et indépendants cherchant à alléger la charge fiscale sur leur chiffre d'affaires. Au fil des trois dernières années, j'ai guidé plus de 120 dirigeants et entrepreneurs, y compris des freelances, dans l'élaboration de leurs stratégies d'optimisations fiscales et financières. En moyenne, ces professionnels ont vu leur patrimoine augmenter de 400 000 € sur 20 ans grâce à mes conseils.
Vous êtes freelance ou indépendant et vous vous interrogez sur la manière d'optimiser votre fiscalité, votre imposition et la gestion de vos impôts? Voici les étapes essentielles à suivre:
1. Choisir le régime juridique et fiscal le plus adapté pour votre imposition
2. Diminuer la pression fiscale grâce à l’optimisation des taux et déductions sur vos investissements pour bâtir un patrimoine solide
3. Envisager la création d'une holding pour une meilleure gestion et optimisation des bénéfices au moment opportun
Dans ce guide, je vous partage l'essentiel de ce que vous devez savoir pour affiner votre stratégie financière, gérer vos revenus et votre comptabilité en tant qu'indépendant. Si vous souhaitez en parler de vive voix : réservez votre consultation offerte.
Plongeons sans plus tarder dans les détails pour explorer ensemble les meilleures options pour optimiser votre situation fiscale, votre imposition et votre gestion financière.
Choisir le meilleur statut pour son activité
Le choix du statut est clé car l’imposition et les taux associés qui en découlent varient énormément : de 25 à 70% (!)
La micro entreprise
Les avantages de la micro entreprise
Simplicité administrative
La micro entreprise est souvent présentée comme le meilleur régime pour les freelances car c’est un statut favorable en matière d'imposition et de gestion :
- Simple à créer (quelques minutes) ;
- Peu coûteux à maintenir (une déclaration trimestrielle le plus souvent) ;
- Avec une fiscalité avantageuse et des cotisations sociales réduites pour un chiffre d’affaires inférieur au plafond.
Si votre chiffre d’affaires est inférieur au plafond (77 700€ pour les prestations de service en 2023), il est peu probable qu’un autre statut, avec des taux d'imposition plus élevés ou des cotisations sociales plus lourdes, soit plus avantageux pour vous.
Fiscalité imbattable sous le plafond
La fiscalité et les taux d’imposition qui s’appliquent (pour les freelances) sont les suivants :
- Cotisations sociales : 21,1% sur le chiffre d’affaires (divisé par 2 si vous êtes éligible à l’ACRE) ;
- Impôt sur le revenu : Barème de l’impôt sur le revenu après abattement de 30% sur votre chiffre d’affaires, ou prélèvement libératoire de 2,2% sur le chiffre d’affaires (sous condition : le revenu de votre foyer fiscal pour l'année N-2 doit être inférieur au montant de 25 710 €).
Ainsi, la micro entreprise vous permet de conserver, net d’impôts et après déductions fiscales, entre 67%* et 87,2% (!) de votre chiffre d’affaires.
*Calcul réalisé sur un chiffre d’affaires de 77 700€, avec prise en compte des cotisations sociales, pour une personne célibataire, sans enfant à charge, non éligible à l’ACRE ni au prélèvement au libératoire.
Attention cependant : la micro entreprise, avec sa gestion simplifiée mais des taux d'imposition limités, peut devenir un frein à la croissance de votre activité.
Les limites de la micro entreprise
L’impossibilité de déduire ses charges
Tout d’abord, la micro entreprise ne vous permet pas de déduire vos charges, ce qui limite vos déductions fiscales.
Certes, vous êtes éligible à un abattement de 30% sur le Chiffre d’Affaires lors du calcul de votre impôt sur le revenu, ce qui réduit le montant imposable.
Mais cela signifie que vous devez réduire vos charges au maximum pour optimiser l’efficacité de cette solution : toutes vos charges deviennent un manque à gagner en termes de déductions fiscales.
Il est donc complexe d’envisager de déduire vos charges ou de :
- Sous-traiter certaines de vos tâches à d’autres prestataires ;
- Investir dans des dépenses qui serviront votre business (matériel, bureaux ou coworking…)
Le plafond de chiffre d’affaires
Si vous dépassez le plafond de 77 700€ (2023) 2 années de suite, vous perdez l’éligibilité au statut de la micro entreprise.
En résumé : la micro entreprise est un statut particulièrement intéressant pour démarrer…
Mais elle n’est pas une bonne solution pour développer une activité ambitieuse dont le chiffre d’affaires annuel finira par dépasser le plafond… En plus de vous imposer de réduire vos investissements professionnels au minimum syndical.
C’est pourquoi, si c’est votre cas, vous devez envisager l’EURL ou la SASU.
Cumul de la micro entreprise et du chômage
Dernier point : si vous êtes éligible aux Allocations de Retour à l’Emploi (chômage), la micro entreprise ne vous permettra de les percevoir que si votre chiffre d’affaires mensuel est inférieur à vos droits.
Exemple : vous faites 1000€ de CA sur un mois, mais êtes éligible à 1500€ par mois d’ARE. Vous percevez alors 500€ d’ARE. Si vous dépassez 1500€ de CA, vous percevrez 0€ d’ARE.
Exception : vous pouvez demander de percevoir l’ARCE, et toucher jusqu’à 45% d’ARE en 2 versements (22.5% chacun), le premier à la création de votre micro entreprise, et le second 6 mois plus tard.
La SASU
Avantages de la SASU en freelance
Déduction des charges
Premier avantage en comparaison de la micro entreprise : la SASU vous permet de déduire vos charges et dépenses professionnelles de votre chiffre d’affaires.
Vous êtes donc libre de recourir à des prestataires externes pour effectuer certaines de vos tâches, et d’effectuer certaines dépenses (déjeuners professionnels, voiture de fonction) via votre entreprise.
Attention aux abus de biens sociaux et au redressement fiscal : vous devez pouvoir justifier que chaque dépense est réalisée dans l’intérêt de l’entreprise.
La fiscalité avantageuse des dividendes
En SASU, vous pouvez opter pour une rémunération sous forme de dividendes à la flat taxe (prélèvement forfaitaire unique).
Cela signifie qu’après impôts sur les sociétés (15 à 25%), vous ne paierez “que” 30% d’impôts sur les dividendes que vous percevrez.
Néanmoins, j’ai tendance à tempérer cet avantage : 25% d’IS, puis 30% de flat tax, cela correspond à 48,5% de prélèvements… Sans même cotiser pour votre retraite !
Cela n’est pas nécessairement avantageux : il faut toujours se poser la question des dividendes ou du salaire en SASU.
Cumul de la SASU et du chômage
Contrairement aux 2 autres statuts (micro entreprise et EURL), la SASU vous permet enfin de percevoir vos allocations de retour emploi tant que vous ne vous versez pas de salaire.
Une fois vos droits épuisés, vous pourrez vous rémunérer sous forme de dividendes.
C’est une solution fréquemment employée par les freelances… Mais elle est également contestable d’un point de vue fiscal.
Prudence donc si vous optez pour cette option : mieux vaut consulter un spécialiste en amont pour éviter tout risque de redressement.
Limites de la SASU en freelance
Les dividendes : une rémunération contraignante
Comme je le disais, les dividendes sont fortement taxés si l’on prend en compte l’impôt sur les sociétés payé en amont.
Mais ils ont également pour contrainte de devoir être versé une seule fois par an.
En fonction de votre situation, vous aurez donc peut-être besoin d’un revenu plus récurrent : un salaire.
En SASU, la fiscalité sur les salaires est particulièrement forte
C’est ici que le bât blesse en SASU : il vous reviendra de payer des cotisations similaires à celle d’un salarié, puis l’impôt sur le revenu.
Pour 100€ de salaire payé par l’entreprise au dirigeant, ce dernier ne recevra le plus souvent qu’entre 48 et 35€ net d’impôts.
En Freelance, difficile de jouer sur les dépenses d’entreprise
La SASU peut permettre à un dirigeant de PME soumis à de nombreux déplacements de financer son véhicule de fonction, ses repas, et certains déplacements en train ou avion (attention malgré tout…)
Mais pour un consultant freelance, ce type de dépense est parfois plus complexe à justifier… Notamment si vous effectuez 95% de votre chiffre d’affaires en travaillant de chez vous ou depuis un espace de coworking.
Attention donc à ne pas surestimer le type de dépenses que vous pourrez mettre à la charge de votre entreprise.
L’EURL
Avantages de l’EURL en freelance
Déduction des charges
Comme la SASU, l’EURL vous permet de déduire vos charges et dépenses professionnelles de votre chiffre d’affaires.
Encore une fois, attention à ne pas surestimer ce qu’il est possible de faire en tant que freelance.
Rémunération sous forme de salaire
L’EURL permet de se rémunérer sous forme de salaire, avec une pression fiscale inférieure à celle de la SASU.
Pour 100€ de salaire payé par l’entreprise au dirigeant, ce dernier recevra le plus souvent entre 48 et 58€ net d’impôts (à comparer avec la fourchette de 35 à 48€ pour la SASU, et 65€ à 70€ en micro entreprise).
Une efficacité fiscale autour de 60% avec les bons dispositifs
À cette fiscalité sur les salaires légèrement plus avantageuse, il faut également ajouter différents dispositifs qui peuvent permettre d’alléger la pression : l’épargne salariale du dirigeant, la participation volontaire, le Plan Epargne Retraite (PER)…
Limites de l’EURL en freelance
La limite principale de l’EURL en freelance : les dividendes sont soumis aux cotisations sociales. Cela signifie que vous ne pourrez pas bénéficier de la flat taxe si vous décidez de vous rémunérer en dividendes.
C’est donc un arbitrage complexe pour choisir le meilleur statut pour optimiser sa fiscalité en freelance.
Systématiquement, je recommande de procéder à une modélisation précise.
Comparez différents scénarios. Étudiez les possibilités d’optimisation…
Si vous envisagez un changement de statut, réservez votre consultation offerte avec moi ! Nous étudierons vos options ensemble.
Mais rien ne sert d’optimiser la fiscalité sur votre rémunération si vous ne prenez pas en compte votre stratégie d’investissement.
Optimiser la fiscalité de ses investissements en freelance
Définir une stratégie d’investissement
En tant que freelance ou indépendant, vous générez un chiffre d’affaires brut normalement supérieur à un revenu de salarié.
Mais vous cotisez peu pour votre retraite.
Il vous revient donc de définir vos objectifs, et la stratégie d’investissement associée.
Pour cela, je recommande de procéder à la définition de votre budget :
- Définissez le revenu net dont vous avez besoin ;
- Définissez le revenu qu’il vous reste à investir.
Exemple : si vous générez 7 500€ nets d’impôts par mois, mais ne dépensez que 2 500€, il vous reste 5 000€ à investir.
Il vous reste alors à définir une stratégie d’investissement qui vous permettra de prendre une retraite anticipée… Ou de générer un complément de revenu !
Vous devrez allouer entre : immobilier, bourses, et actifs risqués à haut rendement potentiel (start-up, crypto…)
Choisir les véhicules d’investissement les plus adaptés
Une fois que vous avez mis au clair les grandes lignes de votre stratégie, il vous reste à l’optimiser.
Pour cela, il faut choisir les véhicules d’investissement qui seront les plus adaptés pour (i) maximiser votre rendement, et (ii) réduire votre imposition.
Ces véhicules incluent généralement :
- Pour la bourse : le PEA, le PEA PME, l’assurance vie, le compte titres
- Pour l’immobilier : l’investissement en LMNP, en SCPI, l’immobilier de défiscalisation, en SCI via une holding
- Pour les investissements en propre dans des entreprises : l’investissement via holding
Lorsque l’on a une capacité d’investissement significative (>2000€), il est crucial de déployer une stratégie qui permet de préparer sa retraite (que je vous souhaite, anticipée).
Si vous souhaitez en discuter avec moi pour creuser vos options, réservez votre consultation offerte !
Envisager la création d’une holding
Comme je commençais à l’aborder, la création d’une holding peut devenir intéressante lorsque vous déployez une stratégie patrimoniale avec des moyens importants.
Le principe de la holding en tant que freelance ou indépendant
La holding est une société qui détient d’autres sociétés.
Lorsque l’on est freelance ou indépendant, il peut être avantageux à un certain moment de créer une société holding qui va :
- Détenir sa société d’activité (le plus souvent, une EURL) ;
- Se charger de réinvestir les dividendes issus de cette société d’activité.
Le principal avantage de ce montage : les dividendes remontés depuis la société d’activité vers la holding sont exonérés fiscalement à hauteur de 95%.
Cela permet donc de se soustraire à l’imposition de 30% sur les dividendes en SASU (ou davantage en EURL), tout en conservant l’opportunité de se rémunérer sous forme de salaire via sa société d’activité.
Pour 100€ de dividendes remontés, la Holding pourra réinvestir près de 99€… Là où le particulier assujetti à la flat taxe ne pourrait réinvestir que 70€.
Pour réinvestir ces dividendes, la Holding pourra détenir des parts de SCI (montage Holding SCI), investir dans d’autres sociétés (start-up ou autres), ou dans des actifs financiers.
Attention cependant : ce montage ne doit pas avoir comme unique intérêt de réduire la pression fiscale… Ou vous risqueriez un sévère redressement judiciaire.
Pour éviter tout risque, consultez un conseiller fiscal.
À partir de quand faut-il envisager ce montage
Ce montage est nécessairement plus coûteux et complexe à maintenir qu’une simple société d’activité : vous devez prévoir des frais comptables et administratifs pour chacune de vos sociétés (1500 à 3000€ par an).
Aussi, l’investissement immobilier via SCI ou Holding n’est pas toujours la panacée… Vous pouvez bénéficier de nombreux dispositifs fiscaux intéressants en tant que personne morale (LMNP, Assurance vie).
Avant de se lancer dans un montage, certes avantageux, mais qui présente une certaine lourdeur et engagement administratif, je vous encourage fortement à échanger avec un professionnel.
Au cours des 3 dernières années, j’ai ainsi accompagné plus de 120 entrepreneurs et freelances dans la mise en place de leurs stratégies fiscales et financières. En moyenne, mes clients ont gagné 400k€ sur 20 ans grâce à mes services.
Pour faire le point sur vos options, réservez votre consultation offerte avec moi ! C’est une étape nécessaire pour vous assurer de ne pas laisser de l’argent sur la table.
Pour aller plus loin, consultez mon guide complet sur la holding, ou les articles suivants :
- Optimiser sa rémunération en SASU ;
- Les optimisations fiscales à réaliser avec une holding ;
FAQ sur l'optimisation fiscale pour les freelances et indépendants
Quels sont les critères pour choisir le meilleur statut fiscal pour un indépendant ou un freelance ?
Les principaux critères incluent le chiffre d'affaires, la possibilité de déduire les charges, la fiscalité applicable et l'éligibilité aux allocations. Le statut doit correspondre aux objectifs de croissance et d'investissement.
Quels investissements sont les plus adaptés pour optimiser sa fiscalité en tant qu'indépendant ?
Les stratégies d'investissement varient selon le budget. Les options incluent l'assurance-vie, le PEA pour la bourse, ou l'immobilier en LMNP ou SCPI.
Quels sont les avantages et limites d'une holding ?
La holding permet d'exonérer 95 % des dividendes provenant d'une société détenue. Elle est cependant coûteuse et plus complexe à gérer.
Comment réduire la pression fiscale sur les revenus ?
En choisissant des véhicules d'investissement appropriés et en établissant un plan financier solide pour répartir ses revenus. Les dispositifs comme le PER, l'épargne salariale, et la participation peuvent également alléger la charge fiscale.
Gagner plus sans travailler plus ?
C'est possible !
Une stratégie fiscale et patrimoniale sur-mesure qui vous profite au niveau professionnel et personnel.
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